Jeu : Maya Lombard, Jules Bisson et Pascal Jamault
Regard extérieur : Hicham Boutahar
Conseils chorégraphiques : Zoé Lakhnati
Conseils vestimentaires : Gabrielle Smith
Conseils d’ordre général : Magrit Coulon
Production Nature II
Avec l’aide du programme “Coup de pouce” de MoDul, structure pour artistes
Avec le soutien de la COCOF, aide à la mobilité internationale
05.07.2021 › 27.06.2021 Théâtre des Doms, Festival d'Avignon OFF
La compagnie Nature II est la nouvelle compagnie de Magrit Coulon et Bogdan Kikena.
Adverbe interrogatif à la tonalité fatalement grotesque ou grotesquement fatale, wozu – à quoi bon en allemand – est un groupe théâtral composé de deux personnes, Magrit Coulon et Bogdan Kikena, metteur·e·s en scène et bruxellois·e·s. Ils se rencontrent pendant leurs études à l’INSAS et décident de poursuivre leur collaboration dans le vrai monde, dont ils adoptent les coutumes en 2019 avec pour seuls vêtements leurs diplômes en papier transformés en chapeaux.
Férus de poussière, de choses abîmées et de langues supposées mortes mais qui marmonnent encore, ils travaillent à arpenter des territoires qui, bien que partagés, convoquent chez chacun·e une imagination qui lui est propre.
Ainsi de HOME – morceaux de nature en ruine, le premier spectacle de Magrit, où des mois d’observations minutieuses et d’enregistrements dans un home bruxellois se mêlent à un burlesque aux codes détournés, archi-non-spectaculaire, et au passage d’un temps qui métamorphose les jardins en forêts et les résident·es en rois et reines d’un château en ruine.
Ainsi de La Pavane, petit théâtre pour jardin fabriqué par Bogdan, où des figures costumées comme sorties du placard rejouent la naissance du regard occidental, dans l’Italie d’un XVème siècle visité par Kafka.
Ainsi de Toutes les villes détruites se ressemblent, un spectacle qu’ils écrivent à quatre mains, et où une bande de gardiens à la mémoire trouée veillent sur un Musée de la Destruction, institution fantasmée de la mémoire collective européenne et réflexion sur les mécanismes de sa mise en scène politique et culturelle.
Ainsi de L’Avenir, spectacle futur, où Magrit poursuit le chemin défriché dans HOME, dans lequel des participant·es à un congrès sur les choses insignifiantes se confrontent au mythe du retour à la nature, dans une petite gare entourée de volcans endormis.
À la croisée de ces travaux, se dessinent les reliefs qui forment le paysage artistique de la compagnie : une recherche sur la spécificité du temps théâtral et de son écriture, l’investigation des rapports que nous entretenons avec notre mémoire et la façon dont elle transforme notre perception du monde, le burlesque et le grotesque comme outils de représentation et la charge de détournement, voire de renversement du réel qu’ils portent en eux.