Née en 1981 à Genève, elle fait ses premiers pas sur la piste d’un petit cirque dirigé par son oncle et sa tante où elle sautera du fil au trapèze jusqu’à ses 18 ans. Les adducteurs en compote, elle se tourne vers l’École de Théâtre Serge Martin et sa pédagogie de l’acteur-créateur, et en sort diplômée en 2007. Bruxelloise depuis 2011, elle s’émeut de voir pour la première fois de sa vie, des putains en vitrine. Un premier texte surgit, une chansonnette intitulée sobrement “l’amour c’est du gras“. Par nécessité peut-être, elle invente une mélodie et s’accompagne avec deux couteaux de boucher pour rythmer ce chant. Elle chante n’importe où, dans des squats, des scènes ouvertes, des bars jusqu’à ce qu’elle rencontre, échappée de la Chapelle Musicale Reine Elisabeth Anne-Fleur Inizan, une chanteuse plus que lyrique atteinte d’un sérieux vis comica. Le duo “Boudin & Chansons“ nait, un spectacle en forme de règlement de compte avec les hommes, avec les femmes, avec les mères, avec le féminisme. 250 dates plus tard, LES OGRES (un conte immoral pour un monde immoral) surgissent avec John-John Mossoux. À nouveau, la métaphore du ventre, des appétits insatiables, mais exprimés dans un souci de changement de forme. Interactivité, irrévérence et cruauté. En 2020, elle continue son travail de recherche gastrosophique avec un nouvel opus – Finis ton assiette !, une performance audio-sensuelle où les pratiques alimentaires sont interrogés lors d’un banquet à mi-chemin entre la pop’philosophie, la cuisine et le théâtre. Puis apparait les take-aways, petites formes spin-off comme Soûlographie avec le philosophe Laurent de Sutter et Gueuleton 2054, une action en art partagé autour de l’assiette du futur.
Dans un tout autre registre, elle se dirige vers la performance et fixe sa première jarretière avec le collectif Bas Nylon en 2014 (Jean-Biche) pour des cabarets queers qui ont marqué les nuits bruxelloises. Adoptée par le milieu des drag-queens (Cabaret dégenré -Gurshad Shaheman / Collectif Drag Attack-Peggy Lee Cooper), elle fait partie de l’équipe du Cabaret Mademoiselle où elle travaille comme M.C. Dans cette même veine, elle déploie des performances avec des amateurices afin de rendre la labilité aux folklores contemporains. Cette saison, avec Kimi Amen (aka Bastien Poncelet), elles fomentent une consoeurie de Gillettes de Binche avec la complicité de Central (La Louvière).
Bientôt, ce sera Rire, pour en finir avec soi-même est une tentative de sortir du format cabaret pour donner de l’ampleur à la créature, à son ventre, au grotesque. Meryl Moens, autrice et dramaturge et Cédric Paga (Ludor Citrik) accompagneront entre autres, cette drôle de radicalité.